Dans « The Plain of Pillars », l’auteur D. Firth Griffith nous emmène dans un voyage à travers les méandres mystiques du folklore celtique. Réécrivant les mythes anciens avec une verve nouvelle, Griffith injecte une dimension contemporaine qui touche au cœur des lecteurs modernes. Dans cette œuvre, l’humanité semble être en train de courir vers sa propre destruction, poursuivant un progrès aveugle sans jamais interroger les véritables conséquences de ses actions. Le livre explore les thèmes universels de la colonisation, de l’apathie et de l’individualisme, tantôt avec subtilité, tantôt avec une puissante clarté, nous laissant réfléchir sur notre propre monde.
Une harmonie intemporelle
La ville imaginaire de Siraide, qui transcende le temps, incarne l’harmonie et l’unité. Les enfants y naissent des plantes et des animaux; tout dans cette communauté est valorisé pour sa contribution à un équilibre serein. Mais cette quiétude est menacée par les Oceaners, des colonisateurs sans pitié conduits par leur dieu-roi Balor. Le récit suit Long-Arms, un être né d’une jument à la crinière dorée, qui pourrait bien découvrir le secret de la défense de Siraide contre l’envahisseur. Ainsi, cette harmonie de Siraide se pose en contraste frappant avec le régime tyrannique des Oceaners où seule la domination règne.
Un regard critique sur le pouvoir et l’individualisme
Griffith démontre une maîtrise fascinante de la fiction mythologique, en tissant des techniques narratives qui sont à la fois lyriques et philosophiquement engageantes. Le récit se distingue par la présence d’un corbeau métamorphe qui heurte le lecteur par sa manière directe et franche de s’exprimer. Avec chaque phrase, le corbeau nous rappelle notre propre part de responsabilité dans la violence de la colonisation, l’individualisme aveugle et le pouvoir incontrôlé. Son ton moralisateur n’est jamais gratuit; il incite plutôt à une réflexion profonde sur la capacité de l’humanité à créer non seulement, mais à créer bien.